La grange comme modèle.

Texte La Rédaction

Les architectes de Méribel conçoivent les premiers bâtiments avec une volonté affirmée de modestie face à la nature. Plutôt que d’imposer une architecture ostentatoire, ils s’inspirent directement des constructions locales. Ils sillonnent les villages, observent les maisons et les anciennes écuries, et prennent comme modèle la grange traditionnelle de la vallée. Cette dernière, organisée sur deux niveaux avec une base en pierre pour abriter les animaux et un étage en bois pour le stockage du foin, devient la matrice des premières habitations. À Méribel, les toits à deux pans recouverts de lauze ou d’ardoise s’imposent comme une référence architecturale dès les débuts. Les architectes instaurent aussi une règle forte : les bâtiments ne doivent jamais dépasser la cime des épicéas, garantissant ainsi une intégration discrète dans le paysage. Pour les couvertures, les matériaux autorisés varient selon les zones. Dans les villages, on peut utiliser la lauze, l’ardoise, la tôle acier (bac acier), le bardeau toisite ou les tuiles. En revanche, dans le centre de la station, la tôle est proscrite. À Méribel Village, zone entièrement construite, seule la lauze est acceptée. Les couleurs sombres sont privilégiées pour les toitures afin de rappeler le vieillissement naturel de la lauze et des tavaillons (petites planches de bois) qui noircissent avec le temps. Cette rigueur dans le choix des matériaux et des formes a permis à Méribel de conserver son authenticité tout en se développant harmonieusement.